THERMOPROTECTION

THERMOPROTECTION
THERMOPROTECTION

THERMOPROTECTI

L’homme, comme tous les homéothermes, se caractérise par une température centrale qui reste constante grâce aux adaptations physiologiques qui assurent la production (thermogenèse) ou la libération (thermolyse) de chaleur et aux protections artificielles qu’il est à même d’utiliser (vêtements, etc.). Dans certaines conditions d’ambiance thermique, cette adaptation est incomplète ou inexistante; les techniques de thermoprotection comprennent donc l’ensemble des mesures de prévention et de traitement des variations pathologiques de la température centrale (hypothermies et hyperthermies).

Les techniques de prévention concernent surtout la protection contre le froid, car elles visent à empêcher un refroidissement supplémentaire: installation du patient sur un brancard qui l’isole du sol, protection thermique renforcée par l’emploi de couverture de laine ou mieux de couverture en papier métallisé qui assure la réflexion de la chaleur corporelle; protection des intempéries et mise à l’abri dans une ambulance chauffée ou un local aménagé; retrait des vêtements mouillés et humides et séchage du corps à l’aide de linges.

Ce sont des mesures passives mais simples qui doivent être appliquées systématiquement et précocement pour les noyés, les naufragés, les sujets qui ont été ensevelis et incarcérés, les sujets comateux et, d’une façon générale, pour toutes les victimes graves prises en charge sur les lieux de l’accident par une équipe de secouristes ou une équipe médicale.

Les techniques de réchauffement sont la base du traitement de toutes les hypothermies accidentelles; il peut être réalisé de différentes façons.

Le réchauffement externe lent (de 0,5 à 1 0C par heure) qui consiste à laisser le patient dans une pièce où la température ambiante est voisine de la neutralité thermique; cette méthode est surtout utilisée pour les hypothermies modérées (température centrale supérieure à 30 0C).

Le réchauffement rapide est utilisé en revanche pour toutes les hypothermies graves (température inférieure à 30 0C) ou compliquées (inefficacité circulatoire, troubles du rythme cardiaque). Il fait appel soit au réchauffement externe rapide , de mise en œuvre facile (cerceaux chauffants, lampes, bains chauds de courte durée): efficace (l’augmentation de la température est de l’ordre de 2 à 5 0C par heure), il expose cependant à des complications cardio-vasculaires; soit au réchauffement interne rapide (augmentation de la température de 3 à 8-10 0C par heure) qui fait appel à différentes méthodes choisies suivant les circonstances à la fois pour leur efficacité, la facilité de mise en œuvre, l’innocuité relative:

les perfusions à l’aide de solutés réchauffés ont une efficacité restreinte en raison des faibles volumes de liquides utilisables;

le lavage gastrique par une sonde à double courant et avec un liquide réchauffé peut être une mesure efficace en l’absence d’autres possibilités;

la dialyse péritonéale est la méthode de choix à la fois par son efficacité et sa simplicité; elle peut être mise en œuvre dans tous les services de soins intensifs. Avec l’hémodialyse on obtient les mêmes résultats mais la mise en route est plus complexe que la dialyse péritonéale;

la ventilation contrôlée (la plupart du temps indispensable pour les hypothermies graves) peut être mise à profit pour assurer le réchauffement en augmentant la température des gaz inspirés. C’est la méthode du «parachute thermique» qui est appelée à un avenir prometteur, mais peu de centres de soins disposent encore actuellement de tels appareillages bien que les montages de fortune soient efficaces;

la circulation extracorporelle est la méthode idéale, car elle permet à la fois le réchauffement interne rapide tout en palliant toutes les complications cardio-vasculaires. En revanche, elle nécessite un appareillage complexe qui n’est disponible que dans des centres spécialisés.

Les techniques de refroidissement généralisé sont d’emploi plus rare; en effet, parmi l’ensemble des hyperthermies, seules quelques formes cliniques graves (hyperthermie maligne) nécessitent la mise en œuvre de telles techniques. Pour certaines d’entre elles (hyperthermie maligne des coups de chaleur accidentels), le refroidissement doit commencer très précocement sur les lieux de survenue avec des moyens de fortune (linges mouillés, vessies de glace, etc.). Poursuivi pendant le transport, il sera maintenu en milieu hospitalier, intégré à l’ensemble du traitement. Il fait appel aux méthodes simples précitées (vessies de glace), aux bains répétés et courts (37 ou 38 0C pendant 10 min), à la dialyse péritonéale avec liquide réfrigéré, au lavage gastrique froid.

Les techniques de refroidissement localisé ne sont utilisées que dans des situations cliniques bien distinctes. Le refroidissement localisé est employé pour ses effets antalgiques et antiphlogistiques: pour les morsures de serpent, outre la sédation, il ralentit la diffusion du venin; en pathologie traumatique, le refroidissement localisé est employé pour les entorses de la cheville, du genou, les hématomes des parties molles, etc.; en pathologie ondoto-stomatologique, il est employé comme traitement complémentaire de certains accidents dentaires (œdème, etc.). Le refroidissement est également utilisé pour la conservation des fragments de membres sectionnés en attente d’une éventuelle chirurgie réparatrice et pour la conservation d’organes (reins en particulier) lors du transport du greffon vers les centres de transplantation.

Encyclopédie Universelle. 2012.

Игры ⚽ Нужна курсовая?

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Acylglycerol — Acylglycérol Les acylglycérols, également appelé glycérides ou glycérolipides sont des esters d acides gras et de glycérol. Ils font partie des lipides. Sommaire 1 Différents types de glycérides 1.1 Monoacylglycérols (monoglycérides) …   Wikipédia en Français

  • Acylglycérol — Les acylglycérols, également appelé glycérides ou glycérolipides sont des esters d acides gras et de glycérol. Ils font partie des lipides. Sommaire 1 Différents types de glycérides 1.1 Monoacylglycérols (monoglycérides) …   Wikipédia en Français

  • Glycéride — Acylglycérol Les acylglycérols, également appelé glycérides ou glycérolipides sont des esters d acides gras et de glycérol. Ils font partie des lipides. Sommaire 1 Différents types de glycérides 1.1 Monoacylglycérols (monoglycérides) …   Wikipédia en Français

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”